Rien ne présageait de cette hargne, et de cet humour aussi. La pièce tout entière croulait sous le poids de ce fauteuil dans lequel l'auteur serait mort. Ça collait sacrément bien : Molière meurt en scène en malade imaginaire. Idéal comme fin pour qui avait passé sa vie à railler les médecins et à braver la mort !
Alors on avait regardé ailleurs : dans les bouffonneries et dans les pièces dites sérieuses où sont étrillés les faux-dévots, où sévissent les esprits libertaires et où il est question de pourfendre et de corriger tous les vices.
Alors oui, il vaut mieux ne s'attendre à rien avec Le Malade imaginaire et partir de zéro. Prendre son souffle pour s'aventurer pas à pas à la suite de cet illustre malade. Autrement dit, faire de la place pour que s'y loge à nouveau le désir.
Michel Didym ne vise pas une modernisation forcée et outrancière mais cherchera à faire résonner la pièce avec notre époque. Pour un metteur en scène habitué au répertoire contemporain et dont le choix de cette pièce constitue une rare infidélité, c'est un spectacle qui donnera certainement de la voix !
Ici pas d'alexandrins, pas de raison et peut-être pas de morale non plus ; rien que le plaisir de faire rire. Et de faire rire avant tout de soi.
Durée : 2 h
Tarifs :
PLEIN TARIF : 36 € / ADHÉRENT : 31 €
JEUNE : 15 € / JEUNE ADHÉRENT : 12 €